mardi 18 septembre 2012

Tant qu'il y de l'espoir...


...il y a de la vie

Nous devons repartir de Gombe à 7h00 pour arriver (normalement) à Kigoma à 13h00 pour prendre (normalement) le train de Kigoma à Tabora à 17h00.
Je finis par croire qu'en Swahili il n'y a pas de mot pour traduire "normalement".

Levée 6h, le bruit assourdissant des vagues au travers des fenêtres de la chambre ne me dit rien qui vaille. Puis, 10 minutes plus tard vient la tempête, les pluies tropicales, l'orage et le tonnerre.
Ça tombe bien, nous devons prendre la barque dans 45 minutes. Me voilà rassurée. Ça aurait été bien trop facile de prendre le bateau sans tempête et vraiment pas Tanzanien.

8h00: Notre bateau arrive. Il doit (normalement) amarrer sur le ponton mais comme la norme est faite pour être brisée en Tanzanie, le bateau s'arrête à 10m de la plage.
Quitte à couler plus tard, autant être déjà mouillée. Nous marchons donc dans le lac, l'eau jusqu'au hanches, et devons attraper au bon moment l'escalier (1 marche) du bateau qui tangue allègrement.

Chouette! Tout le monde a réussi (nos sommes alors 4 Wazungu) à monter à bord du bateau.
Maintenant, 2nde épreuve, nous devons nous déplacer de la proue du bateau jusqu'à....plus loin visiblement.

Le 1er, Américain, marche aisément sur la bâche verte savamment disposée sur l'ensemble du bateau.
Moi, 2e, tente de marcher sur les sacs de farine en évitant les gens et de faire l'équilibre sur des poutres en bois. La bâche verte ayant été déplacée.
Magali...se démerde comme elle peut.
La dernière, on a pas regardé...

Alors assise à côté de l'Américain, et surprise de sa rapidité à se disperser sur le bateau, je lui demande comment il a fait.
Réponse simple:
- "Ah ben j'ai marché sur la bâche verte, je pensais qu'il y avait des sacs de farine en dessous mais en fait c'était des gens. Donc...ben....j'ai marché sur les gens."
- "Ah parfait mais tu ne t'es pas dit que c'était bizarre sous tes pieds quand même?"
- "Ben non, ils ont pas bougé."


C'est vrai que c'est tout de même plus simple de marcher sur les gens plutôt que de les éviter. J'y penserai à la prochaine occasion.

Le bateau part. L'eau est très proche de nous. Et l'orage recommence.
L'Américain me rassure, l'eau est chaude.

Nous devons nous cacher sous la fameuse bâche verte pour éviter la pluie. Dans la cale, des dizaines de femmes, enfants et grand-mères peinent à respirer car les aérations sont rares. Par chance, nous sommes assis sur les bords du bateau. L'odeur des corps et des respirations sous cette bâche est nauséabonde. J'ai l'impression d'être une réfugiée du Burundi.


Alors que nous sortons la tête pour respirer l'air frais, nous entendons le type qui écope le bateau depuis le départ crier à ses copains de la proue en swahili: "On va tous mourir!"
Note pour plus tard: il n'est pas toujours bon de comprendre le dialecte local.

Après 3h00 de bateau, des jeux "tu préfères" pour détendre l'atmosphère, le conducteur fumant une cigarette à côté du moteur et 2 fois "on a vu l'eau de très (trop) près", nous voici au port de Kigoma où il faudra à nouveau sauter dans l'eau parsemée de détritus.

Un parcours de santé ce pays, j'vous l'dit!

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Karibu