mardi 18 décembre 2012

Confusions linguistiques

et malentendus

Si l'on considère
"Mto wa mbu" et "Mbo ya mtu" (respectivement "la rivière aux moustiques" et "le pénis de l'homme")
la conversation peut virer d'un sujet touristique à un sujet pornographique.

Et on remercie encore le (Ki) Swahili pour ce moment de détente.

jeudi 13 décembre 2012

Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa...

...haaaaaaaaaahaaaaaaaaaaaaaaa!!

Je viens de prendre une douche chaude.
Ça fait très bizarre.

Ça fait tellement longtemps que ça ne m'était pas arrivé.

mardi 11 décembre 2012

Quelques subtilités...

...du Swahili

En (Ki)Swahili, beaucoup de mots se ressemblent et une erreur d'attention, de prononciation, de frappe, fait changer radicalement le sens de la phrase.

Précédemment, nous avions vu que d'un "moustique sur le bras" on pouvait se retrouver directement avec "une chèvre sur le bras".

Ce n'est pas tout.

- A une lettre près la vie devient beaucoup plus fun puisqu'un
"Mais, il y a vraiment pleins de moustiques ce soir"
devient
"Mais, il y a vraiment pleins de zizis ce soir"

- Un défaut de prononciation, propose un menu beaucoup moins alléchant, quand un
"Je voudrais un thé épicé avec du lait"
devient
"Je voudrais un thé épicé avec du sport"

ou encore un

"Je boirais bien une bière"
devient
"Je chierais bien une bière"

- Et pour peu que l'on soit un peu beg, le planning de la journée devient bouleversé, car un
"Bon, ben moi je vais aller manger"
devient
"Bon, ben moi je vais aller dormir"

Je vous ferai part de mes prochaines trouvailles très prochainement, dans un nouveau post "Linguistique Africaine".


Pour clore ce billet, ma foi un brin trop intellectuel, apprécions cette subtilité de la langue française.
"Brosse à dents électrique"
et
"Brosse à dents électriques"


Et vous passerez mon bonjour à Bernard Pivot surtout!

jeudi 6 décembre 2012

On peut pu s'baigner tranquille...

...dans l'Océan Indien

Hier, alors que je me relaxais tranquillement dans l'Océan au coucher du soleil, voilà que des formes étranges apparaissent à 10 mètres devant moi. Bien heureusement, ce n'étaient que 4 dauphins en balade familiale.

mardi 4 décembre 2012

Paradis or not paradis?

A vous de me le dire

Comme je l'expliquais dans un dernier post: "j'ordonne à des hommes de faire le ménage, la cuisine et les courses (et même la vaisselle)", tout ça au bord de la mer avec des palmiers tout partout. Une amie, qui s'imagine que je fouette des hommes à quatre pattes (avec une voix autoritaire d'allemande), me dit que c'est le paradis. Pour vous permettre de juger, je souhaite ajouter que:
- je suis aussi payée à faire des glaces et à les goûter avant de les proposer à mes boss,
- je mange gratuitement à la carte de mon restaurant quand je veux,
- j'ai 50% sur l'addition dans les 3 autres restaurants de la ville, que possèdent mes boss, pour moi et mes invités, 
- j'ai été logée, une semaine, dans une chambre à 90$ gratuitement car je n'avais plus d'appartement,
- je vis actuellement dans l'un des appartements de mes boss pour...0$,
- je suis maître de mon propre emploi du temps et peut allègrement aller me baigner à la pause de midi.

Les inconvénients, parce qu'il y en a quand même, sont:
- je peux bosser 6h comme 10h par jour selon les problèmes à résoudre
- je peux être appelée à n'importe quel moment en cas de soucis

Maintenant, comme dirait Jean-Pierre Foucault, c'est le moment de demander l'avis du public. Alors votons, pour savoir si c'est le Paradis ou non.



dimanche 18 novembre 2012

Pendant ce temps là...

...à Zanzibar

Les jours off s'enchaînent, se ressemblent, mais c'est pas bien grave.






lundi 12 novembre 2012

J’ai 20 minutes pour vous dire…


…que j’ai un nouveau travail

Et oui ! Comme je suis une grande fille, j’ai un travail comme y z’ont les grands. Voilà bien 1 mois que j’y suis maintenant. On y croit tous, mais surtout moi.
Après avoir essuyé l’épreuve du « je te fou à la porte de la société, mais aussi de chez moi à 19h un dimanche soir » au bout du monde. Puis, avoir traversé des kilomètres de no man’s land juste pour voir comment c’est chez les Noirs (allez, on tape un peu dans le politiquement incorrect, ca ne fera de mal à personne…surtout que je n’ai pas d’amis Noirs). Et, avoir transporté mes quelques 40kg de bagages à travers 450km pour établir domicile dans une ville, un rien plus conviviale qu’Arusha.


Me voici, enfin, à Stone Town, royaume des chats et des fils électriques, des maisons en décrépitude et des vélos kamikazes.
Dans mon malheur estival, j’ai visiblement rencontré la bonne personne ; celle qui m’aidera à donner un coup de pouce de Gulliver à ma vie d’expatriée poisseuse.
En un mois, je retrouve donc appartement et travail.
Je suis désormais…blonde.
Et puis, je suis…grande.
Mais encore et surtout, je suis…Taureau et manager d’un restaurant et d’un hôtel.
Pour les curieux : www.stonetowncafe.com


A la tête d’une équipe de 23 personnes, j’ordonne à des hommes de faire le ménage, la cuisine et les courses. Qui vient de dire que c’était jouissif ?!
Je rencontre là, cependant, bien des difficultés à faire respecter les règles d’hygiène. Car ici, venir en bus (local) au travail, passer le balai et la serpillère, nettoyer les tables et toucher de l’argent pendant 4 heures sans avoir ouvert un robinet puis servir un brownie à la main, ça ne dérange personne.
Ou plonger son doigt plein de produit vaisselle dans l’eau bouillie, potable, à servir aux clients.
Ou bien encore, laver les torchons au produit vaisselle.
Ou entreposer les chapati dans une boite en plastique qui n’a pas été lavée depuis bien 6 mois.

Me voici, à la fois, servir vétérinaire, maman de 23 adultes, caissière, pâtissière/glacière, femme de ménage et barmaid. Un rien fatigant mais on ne se plaindra pas.

D’ailleurs en parlant de fatigue, c’est le moment où je vous laisse car demain matin je dois être fraîche, comme 5kg de thon dans un restaurant, pour un contrôle hygiène du mardi et mon nouveau parfum de glace : mangue/noix de muscade.

mercredi 24 octobre 2012

Réflexion du soir...

...va te coucher!

En Swahili, si on fait une erreur de frappe, d'un moustique sur le bras on peut vite se retrouver avec une chèvre sur le bras.

C'est, tout de même, beaucoup plus lourd.

samedi 20 octobre 2012

Pole pole

Et il n'est pas question de barre verticale là dedans

J’ai visiblement adopté le rythme local étant donné que la fréquence de mes posts a tendance à s’étendre de plus en plus.
Voila bientôt 1 mois que je suis installée à Zanzibar et j’ai déjà atteint le tiers de mes objectif
                                        j'ai un appart
                     j'ai des amis
                     j'ai mangé du homard et de la cigale de mer
                                         j’ai visité presque la moitié de l’île
                                       je n’ai toujours pas la malaria
                                       j’ai de l’anti-moustique naturel et local
                                       j’ai une membership card chez le vendeur de jus de canne à sucre
                                       je connais le prix d’un chapati
                                       j’apprends le Swahili
                                       j’ai usé de remèdes douteux aux plantes
                                      j’ai caressé des tortues
                    et puis surtout…j’ai un nouveau boulot (plus de détails dans un prochain post)




Pour ne rien gâcher, je me suis faite invitée au mariage de la nièce de l’ancien président de Zanzibar (un type pas super correct à ce que j’en lis sur la page Wikipédia…et puis comme Wikipédia a toujours raison, comme une blonde j’y crois), juste parce qu’apparemment je suis sympa. Bon, visiblement les Zanzibarites n’ont pas l’air vraiment exigeant. Plutôt chouette, on a mangé (beaucoup), on a bu (pas mal), ils ont dansé (peu). Et je suis, désormais, dans les photos de famille de la bourgeoisie Zanzibarite. Poa !

Je rencontre, cependant, un léger souci avec mon coloc qui trouve bon, quelques soit l’heure de la journée, de toujours filer dans la douche 2s ¾ avant que je ne décide d’y aller. Et sa douche = 3 douches de fille. Un problème, du moins, tout à fait surmontable.

A part ça, il fait, selon moi, un rien trop chaud.
Ninaweza kwenda kazini , kwa heri !

Petite note pour Européens désarmés : Un appartement de 5 pièces avec balcon à rénover coûte, ici, 7000€. A bon investisseur, salut !


mercredi 3 octobre 2012

Back to the future

Avec Abdulla dans le role de Marty Mc Fly

Devant le retard accumulé dans mes posts, je me vois contrainte de faire un ultra super méga condensé (mieux que Le Chat machine) de ma vie de feignasse. TFT* oblige. 

Nous sommes rentrées à Arusha avec mon acolyte Magali, bizarrement saines et sauves.
Quelques courses plus tard, Mag repart pour le grand Nord et moi je fais du Kung Fu avec les moustiques. 

Hébergée par une bonne âme Canadienne, je travaille sur un site web d'une agence de safari que vous aurez bientôt le plaisir de découvrir.
Je mange la moitié des avocats du continent pour noyer mon désarroi professionnel, que j'arrose parfois de vin sud-africain. Et je pars en safari via l'agence pour laquelle je travaille non-officiellement. Beh oui, il faut aller prendre des photos pour le site Internet.
Je choisis donc le meilleur cuisto de la ville, la meilleure copine de la ville, et les parcs que je n'ai pas encore vu pour me détendre le temps d'un week end prolongé.

Alors au final, tout ça, ça donne ça (j'ai des actions dans le "c" cédille):








Puis, devant la tonne d'opportunités professionnelles qui se présentent à moi à Arusha, je décide de partir pour Zanzibar. Il fait meilleur de zoner au bord de la mer avec du homard que dans une tornade de poussière avec de l'ugali.


Kazi njema na wote!


*TFT=Tanzanian Flexible Time

mardi 18 septembre 2012

Tant qu'il y de l'espoir...


...il y a de la vie

Nous devons repartir de Gombe à 7h00 pour arriver (normalement) à Kigoma à 13h00 pour prendre (normalement) le train de Kigoma à Tabora à 17h00.
Je finis par croire qu'en Swahili il n'y a pas de mot pour traduire "normalement".

Levée 6h, le bruit assourdissant des vagues au travers des fenêtres de la chambre ne me dit rien qui vaille. Puis, 10 minutes plus tard vient la tempête, les pluies tropicales, l'orage et le tonnerre.
Ça tombe bien, nous devons prendre la barque dans 45 minutes. Me voilà rassurée. Ça aurait été bien trop facile de prendre le bateau sans tempête et vraiment pas Tanzanien.

8h00: Notre bateau arrive. Il doit (normalement) amarrer sur le ponton mais comme la norme est faite pour être brisée en Tanzanie, le bateau s'arrête à 10m de la plage.
Quitte à couler plus tard, autant être déjà mouillée. Nous marchons donc dans le lac, l'eau jusqu'au hanches, et devons attraper au bon moment l'escalier (1 marche) du bateau qui tangue allègrement.

Chouette! Tout le monde a réussi (nos sommes alors 4 Wazungu) à monter à bord du bateau.
Maintenant, 2nde épreuve, nous devons nous déplacer de la proue du bateau jusqu'à....plus loin visiblement.

Le 1er, Américain, marche aisément sur la bâche verte savamment disposée sur l'ensemble du bateau.
Moi, 2e, tente de marcher sur les sacs de farine en évitant les gens et de faire l'équilibre sur des poutres en bois. La bâche verte ayant été déplacée.
Magali...se démerde comme elle peut.
La dernière, on a pas regardé...

Alors assise à côté de l'Américain, et surprise de sa rapidité à se disperser sur le bateau, je lui demande comment il a fait.
Réponse simple:
- "Ah ben j'ai marché sur la bâche verte, je pensais qu'il y avait des sacs de farine en dessous mais en fait c'était des gens. Donc...ben....j'ai marché sur les gens."
- "Ah parfait mais tu ne t'es pas dit que c'était bizarre sous tes pieds quand même?"
- "Ben non, ils ont pas bougé."


C'est vrai que c'est tout de même plus simple de marcher sur les gens plutôt que de les éviter. J'y penserai à la prochaine occasion.

Le bateau part. L'eau est très proche de nous. Et l'orage recommence.
L'Américain me rassure, l'eau est chaude.

Nous devons nous cacher sous la fameuse bâche verte pour éviter la pluie. Dans la cale, des dizaines de femmes, enfants et grand-mères peinent à respirer car les aérations sont rares. Par chance, nous sommes assis sur les bords du bateau. L'odeur des corps et des respirations sous cette bâche est nauséabonde. J'ai l'impression d'être une réfugiée du Burundi.


Alors que nous sortons la tête pour respirer l'air frais, nous entendons le type qui écope le bateau depuis le départ crier à ses copains de la proue en swahili: "On va tous mourir!"
Note pour plus tard: il n'est pas toujours bon de comprendre le dialecte local.

Après 3h00 de bateau, des jeux "tu préfères" pour détendre l'atmosphère, le conducteur fumant une cigarette à côté du moteur et 2 fois "on a vu l'eau de très (trop) près", nous voici au port de Kigoma où il faudra à nouveau sauter dans l'eau parsemée de détritus.

Un parcours de santé ce pays, j'vous l'dit!

dimanche 16 septembre 2012

J'ai Free...


... et j'ai tout Gombe(ri)

Aujourd'hui, jour de la grasse mat'. Après 7h de sommeil nous décidons de prendre notre temps et de nous organiser pour aller à Mahale, Atlantide terrestre.
Après un petit déjeuner à l'huile de friture nous allons nous renseigner chez Tanapa (Office des Parcs Nationaux Tanzaniens). Des sept personnes présentent dans le bâtiment et qui font office de statue, l'une nous répond que Mahale n'est pas envisageable étant donné notre temps et notre non-argent. Nous optons donc pour le plan B, Gombe Stream National Park.
(Gombe est le plus petit des parcs Tanzaniens: une fragile bande forestière où vivent les chimpanzés qui ont été rendus célèbres par les travaux de Jane Goodall).
Il nous reste 1h pour rentrer à l'auberge, faire les sacs, acheter à manger pour 3 jours, et aller au port prendre le seul et unique bateau public de la journée qui dessert tous les villages de la côte.
Même pas peur d'abord!

12h30: Nous quittons le port de Kigoma à la meilleure heure de la journée, sur une barque en bois, un sac de farine à gauche et trois bidons de pétrole à droite...près du moteur.
16km et 3h plus tard, nous voila à Gombe où nous devrons passer au moins deux nuits.
C'est comme ça, c'est la règle et tu poses pas de questions; sinon tu prends ton bateau privé que tu as loué 350$ et tu te démerdes pour rentrer chez toi.

Découverte des lieux et bière apéro.




Le lendemain, réveil Tanzanien (6h). Ca tombait bien car on avait quand même fait la grasse mat' jusque 8h la veille.
Fraîches comme des beignets Tanzaniens, nous partons à la recherche des Chimpanzés. Nous n'irons pas bien loin car après 20 minutes de marche, les voila qui débarquent comme des racailles.
Je suis la dernière du groupe et un premier Chimpanzé s'arrête devant moi et commence à manger mon pantalon. Tout à fait rassurée, je demande au guide ce que je dois faire...même si au fond je sais bien qu'il est peu probable que je doive gifler le Chimpanzé et partir en courant. Réponse: rester immobile.
Tel un tronc d'arbre, je reste stoïque et attend tranquillement qu'un deuxième Chimpanzé vienne se joindre à son ami. A cette allure, je suis cul nu dans 30 minutes...

   



Nous passons 2h30 en compagnie des Chimpanzés, des épines dans les bras et les fesses, mais tout va bien car nous en avons vu une vingtaine et de très très près.

Au retour, baignade dans une cascade et "promenade" Tanzanienne jusqu'au village prochain.
- "Mais, c'est loin le prochain village?"
- "Oh non! 30-40 minutes"

Nous mettrons 2h30 à vive allure.

Pole rafiki.